En ce mois de juillet 2016, Alain Perré nous a quittés.
Ses copains spéléos ont accompagné sa famille pour lui adresser un dernier Adieu dans la petite église de Montory.
Avec la disparition d’Alain, une page de l’histoire du CDS 64 se tourne : trois mandats de président du CDS 64, initiateur du Congrès National de la spéléologie à Orthez en 1991, sept éditions du film spéléo à Pau, mise en place de l’école départementale de spéléologie ou de l’installation du CDS 64 dans les locaux de Nelson Paillou…
La spéléo et la plongée spéléo à laquelle il viendra après avoir été plongeur professionnel étaient deux passions confondues en une seule.
Il aura été à l’origine de magnifiques et nombreuses premières dans notre département notamment les fabuleuses plongées du B3, du Couey Lodge, de la grotte du chêne, de la grande Bidouze ou les 700 m de galeries exondées après 3 siphons dans l’EX 25 dans les Arbailles… Cette liste, incomplète, hélas ne s’allongera plus.
Un des moments forts de son côté explorateur : l’étude du massif sous-marin d’Aroca. Pendant douze ans, il fut l’un des piliers de cette extraordinaire aventure à laquelle peu de personnes croyaient. Et pourtant…
Le résultat a été unanimement reconnu, apprécié par les collègues plongeurs mer, et à l’heure actuelle rien de mieux n’a été fait.
Sans doute le camping, où nous étions se souvient-il de l’installation assez surréaliste de notre camp de base. Entre station de gonflage, échafaudage pour la tente réfectoire, et autre disposition un peu anarchique des tentes et fourgons, évacuation express vers l’hôpital pour une hernie, que dire d’un zodiac surchargé (5 personnes à bord, un scoot sous-marin, 5 scaphandres plus des bouteilles supplémentaire, avec un clapot imposant une progression lente, lente, mais lente…et d’autres choses encore…..vraiment, du pas conventionnel du tout, jamais de conventionnel sinon on se serait ennuyés.
Le nom d’Alain est définitivement attaché à ce massif. Comme il est et restera présent dans la mémoire de ceux qui l’ont connu.
Des anecdotes, oui, beaucoup d’anecdotes bien sûr, les unes cocasses, les autres moins. Alain détenait sans doute un record : celui du spéléo ayant été surpris par un nombre rarement dépassé, voire atteint, de crues sous terre. Ne disait-on pas : « Des spéléos coincés par une crue ? Il doit y avoir Perré ».
Les souvenirs appartiennent à celles et ceux qui ont vécu ces moments. On peut en évoquer quelques un mais pas trop, ça fait partie de l’intime.
Retiré depuis quelques années du milieu associatif, Alain continuait toutefois à plonger, faire du bateau, notamment en Irlande, pays dont il était amoureux.
Le décès prématuré de sa fille aînée Cécile a, bien entendu, été un coup terrible.
Se remet-on jamais d’un tel drame ?
Alain a poursuivi jusqu’à l’extrême limite sa profession de charpentier.
Marie-Ange et Aline doivent être assurées de notre immense et réelle compassion, mais aussi de notre soutien qu’elles peuvent doivent solliciter sans hésiter.
Je voyage silencieux dans un monde sans bruits, et dont je garde en moi les couleurs, depuis ces jours de ma jeunesse.
La dormeuse de Naples (Adrien GOETZ)